Dans cette période de “congé sabbatique”, je me sens dans trois formes de libérations :
- Libération de la charge mentale : le principe des “vacances” = une période où je m’occupe de moi, sans me préoccuper des autres, sans devoir savoir ce que je vais faire, avoir les réponses, devoir publier… J’ai besoin d’une pause, de souffler un peu, de juste vivre, sans enjeu de devoir “faire marcher quelque chose” ou “aider les autres” ;
- Libération de moi-même ;
- Libération des règles habituelles de “ce qu’il faut faire pour que ça marche” quand on fait de l’entrepreneuriat sur le web : c’est cette partie que je vais détailler dans cet article.
À ce stade, je ne sais pas s’il s’agit d’un véritable changement de paradigme ou d’une phase, qui va s’arrêter dans quelques temps. Peut-être ai-je besoin de passer par cet extrême, pour contrebalancer avec les sensations de ma dernière activité, avant de revenir à un “juste milieu”. Ou peut-être suis-je une visionnaire inconsciente qui emprunte une voie que beaucoup vont emprunter par la suite, haha.
Un ras-le-bol des règles et injonctions de création de contenus, marketing et vente
Deux types de ras-le-bol
Mon ressenti est le suivant :
- J’en ai marre de voir tout le monde faire la même chose partout en ligne (tous les blogueurs qui envoient des emails marketing pour vendre leurs trucs ; les mêmes styles de publicités Youtube au début des vidéos que je regarde où tout le monde a une solution “absolument GÉNIALE” pour laquelle il faudrait arrêter tout ce qu’on est en train de faire, etc) ;
- Je sens une fatigue, un ras-le-bol intérieur face à ces injonctions et règles à devoir faire ci ou ça pour que mon activité marche en ligne (exemples : publier plusieurs fois par semaine sur Instagram, en pensant à faire un Reel pour être aimé de l’algorithme d’Instagram, envoyer une newsletter hebdomadaire, devoir avoir une liste d’abonnés pour pouvoir vendre, devoir publier des articles dans un format qui favorise le référencement Google, etc.)
Ras-le-bol d’être à la merci des règles des plateformes
Je ressens comme un ras-le-bol face à toutes ces règles inventées -pour certaines- par des gens dont l’objectif est de nous faire rester le plus longtemps possible sur leurs plateformes (pour quoi ? Pour gagner plus d’argent ou maintenir leur modèle économique).
J’ai l’impression qu’on doit sans cesse se plier aux règles des robots, des algorithmes. Parce qu’Instagram met en avant les Reels, il faut se mettre à faire des Reels. Parce que Google a changé les règles de l’algorithme, il faut changer sa façon de référencer ses articles.
La sensation que ces règles m’empêchent d’être 100% authentique
Je conçois qu’il faille être capable d’évoluer, de s’adapter à l’évolution des choses, et de jouer dans les règles du jeu.
Mais il y a quelque chose qui me dérange dans toutes ces choses-là, c’est que j’ai la sensation que ça m’empêche d’être 100% authentique, de faire les choses purement parce que j’ai envie de les faire, à MA façon, ma VRAIE façon, ce qui émane vraiment de moi.
Voir ce qu’il se passerait si je ne respectais pas les règles
En ce moment, ce que j’ai envie de faire, c’est de ne plus rien respecter du tout de toutes ces règles. Je suis curieuse de voir ce qu’il va se passer si je fais ça.
Est-ce que le compteur va rester à plat parce que, si on ne respecte pas les règles, alors ça ne marche pas (=on n’obtient pas de visites, de likes, d’abonnés…) ?
Ou est-ce que ça va marcher quand même, et je pourrai faire ce que j’ai envie de faire, libérée de toutes ces contraintes, ces “obligations”, et cette charge mentale ?
Je ne perds rien à essayer aujourd’hui. De toute façon, je n’ai pas encore trouvé la force de suivre ces règles et retourner vraiment dans le “business”. Et j’ai de l’argent de côté qui me permet d’avancer tranquillement, sans trop de pression financière, ou autour de la réussite de ce que je fais.
Les règles dont j’ai envie de m’affranchir
Voici les règles dont j’ai envie de m’affranchir aujourd’hui :
Les règles du Blogging dont j’ai envie de m’affranchir
Écrire et structurer pour les humains, pas le SEO
Écrire sans sous-titres
J’ai envie d’écrire les textes tels qu’ils me viennent (comme celui-ci).
Je ne veux pas me forcer à structurer un écrit pour qu’il plaise aux robots Google (devoir penser à mettre des titres H2 ou H3 pour le SEO).
J’ai deux types de textes et titres en tête :
Textes poétiques
J’ai envie d’être libre d’écrire des textes plus poétiques qu’explicatifs.
Or, un poème n’inclut pas toujours de titre.
Mais un poème, de toute façon, n’a pas d’objectif d’acquisition de trafic a priori, donc c’est presque “hors jeu” par rapport aux règles des robots Google.
Je pense que c’est justifié, pour un texte court et de style poétique, de ne pas mettre de titre, car cela couperait le texte de façon étrange.
Des sous-titres, oui, mais pour faciliter la lecture des humains, pas des robots
Si je mets des titres dans mes écrits, c’est pour rendre la lecture agréable pour les lecteurs, pour créer un texte que moi-même je prendrais plaisir à lire si je devais le relire, parce que je veux que mes écrits soient lus, et que ce soit une expérience agréable pour leurs lecteurs.
À ce stade, je suis encore partagée entre le fait de ne pas mettre de titres (et que ce soit un texte issu purement du flow, sans besoin de retouche), ou le fait d’en mettre pour faciliter la re-lecture. Comme tu peux le voir dans cet article-ci, pour l’instant, je continue de suivre la règle des sous-titres (mais ils sont là pour les humains, dont moi, pas pour le SEO).
Des titres tels qu’ils me viennent, pas pour le SEO
Quant au titre de l’écrit, je n’ai pas envie de devoir écrire des textes en pensant à Google. Je veux écrire le titre qui me vient au moment où je vais écrire l’article, parce que c’est comme ça que je le “ressens”.
Écrire sans penser au nombre de mots
Je n’ai pas envie de compter les mots que j’écris. Si ça fait dix lignes, ça fait dix lignes, c’est que ce que j’avais à dire devait être écrit en dix lignes.
Publier quand ça me vient plutôt que programmer à intervalles réguliers
J’ai même envie de voir ce qu’il se passe si je publie tous mes articles le même jour, au lieu de les programmer pour qu’ils sortent à intervalles réguliers.
Vendre sans liste d’abonnés email
Je crois que je n’ai même pas envie de me recréer une liste d’abonnés par email.
Peut-être que ça reviendra plus tard, si j’y trouve une logique. Mais à ce jour, je le vois comme un truc qu’il “faudrait faire” plutôt que comme quelque chose qui aurait du sens pour moi.
Je connais la règle : “Sur Internet, l’or ce sont les emails”. Pourquoi ? Parce qu’une fois qu’on a les emails, on peut entrer dans un espace privé -celui de la boîte de réception email- pour envoyer du contenu gratuit pour apporter de la valeur et créer de la confiance, en préparation du jour où on viendra parler de nos offres.
C’est une stratégie marketing, et elle est considérée comme la plus puissante pour réussir sur Internet aujourd’hui.
Mais moi, en ce moment, je n’ai pas envie de venir chez les gens par email pour leur vendre des trucs.
J’ai envie de créer des choses, et que les gens décident par eux-mêmes de les acheter, sans que j’aie besoin de leur vendre par email.
Peut-être que c’est complètement utopiste dans la version actuelle de comment fonctionnent les choses et comment les gens ont l’habitude d’acheter.
Ou peut-être que c’est le futur.
Peut-être aussi que je pense ça aujourd’hui mais que dans quinze jours, je vais avoir une nouvelle idée et que ce sera tout à fait pertinent, ici, d’avoir une liste d’abonnés emails.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, j’ai un ras-le-bol de cette approche marketing des choses et j’ai envie de la boycotter, de faire autrement.
Le payant, avant le gratuit
Je n’ai plus envie non plus de devoir écrire plein d’articles gratuits avant de vendre.
Je me sentais vraiment en déséquilibre avec ça pendant mes trois dernières années de Blogging Professionnel, et je sens que j’ai envie de rééquilibrer les choses, en me concentrant d’abord sur les choses que j’ai à vendre, et ensuite, sur les façons de faire connaître ça (soit l’inverse de l’approche du Blogueur Professionnel, qui s’occupe d’abord de créer une communauté et de la communication gratuite, avant de créer ses produits payants).
Mais ici aussi, je sens que cet avis que j’ai pourrait changer. Peut-être est-ce simplement que je n’avais pas bien saisi la logique de cette approche quand je l’avais faite la première fois, et peut-être que, dans quelques temps, je serai en mesure de la remettre en place de la bonne façon.
Les règles d’Instagram dont j’ai envie de m’affranchir
Ne publier que des textes
Si j’ai envie de ne publier que des visuels de citations ou textes, c’est ce que je ferai. Je n’ai pas envie de devoir me prendre la tête à réfléchir à alterner entre carousel, reel, vidéo, photo de moi, texte, etc.
Ne pas publier des storys juste pour “rester visible au quotidien”
Je n’ai envie de publier des storys qu’autour de ce que j’ai vraiment envie de partager, pas juste pour “tenir au courant” ou parce qu’on dit qu’il faut publier au moins une story par jour pour que les gens ne nous oublient pas.
Les règles de Youtube dont j’ai envie de m’affranchir
Dans mon changement d’activité, au début, j’étais partie à fond dans l’idée de créer une chaîne Youtube et je me suis retrouvée bloquée par plein de croyances sur comment mes vidéos devaient être :
- belle qualité visuelle et esthétique (beau cadre, belles couleurs, être maquillée…) ;
- belle qualité audio ;
- ne pas faire des vidéos trop longues car sinon les gens ne regardent pas jusqu’au bout ;
- faire des vidéos avec beaucoup de montage pour que ce soit plus intéressant à regarder, avec plusieurs plans, images, des choses qui alternent ;
- parler de ses produits ou placer des sortes de pub au milieu pour capitaliser sur les vues de cette vidéo ;
- faire un écran de fin…
Tout ça m’a beaucoup bloquée dans la création de vidéos car c’était beaucoup trop complexe.
En ce moment, j’ai mis ce projet en pause, mais j’ai quand même décidé que, si j’allais sur Youtube, je voulais m’affranchir de toutes les règles : je préfère commencer par privilégier le fait de partager quelque chose que j’ai vraiment envie de partager, même si le format est moyen, plutôt que de ne rien créer parce que tout ce que ça implique est trop complexe.
D’autant que je me rends compte que moi-même, je me retrouve à regarder des vidéos dont la qualité n’est pas le top du top, et sans montage, mais je les regarde jusqu’au bout parce que j’ai vraiment envie de savoir ce que les gens vont dire.
Les règles du Podcasting dont j’ai envie de m’affranchir
Faire un podcast à mon nom
C’est un peu la même chose avec le podcast. Ma plus grosse prise de tête est que je voulais créer un podcast à mon nom mais que c’est déconseillé quand on n’est pas connu, car ça ne donne aucune raison aux gens de s’abonner.
Il est dit qu’il vaut mieux créer un podcast thématique. Sauf que moi j’ai mille et unes thématiques, c’est super dur, contraignant, et bloquant pour moi de devoir essayer de trouver un fil rouge. Et surtout, je sais que ça va évoluer sans arrêt et que je risque de me retrouver dans le même conteneur limitant qu’avec LesNouveauxTravailleurs.
Oser partager, sans savoir expliquer ce qu’on est en train de faire
Je me dis qu’il faut un jingle au début, où je suis capable d’expliquer ce qu’il va se passer dans ce podcast (alors que je ne saurais le dire à ce stade parce que je n’ai pas assez de recul sur moi-même ; et pourtant, ça ne veut pas dire que je n’ai pas des choses intéressantes à partager !)
Oser commencer simple
Je me dis qu’il faut un son propre (donc un meilleur micro), ou qu’il faudrait que je le mette sur Youtube, donc pourquoi ne pas directement enregistrer une vidéo ?
Mais du coup ça rend tout plus complexe… Ça fait encore beaucoup de contraintes et ça me paralyse complètement, donc j’ai envie de m’affranchir de tout ça aussi !
Conclusion : visionnaire ou capricieuse vouée à l’échec ? L’avenir nous le dira.
Me concentrer sur la création plutôt que les règles
En résumé : je sens un ras-le-bol de toutes ces règles et contraintes qu’il faut suivre pour “réussir sur Internet”.
J’ai envie de me concentrer sur le fait de créer, de faire des choses qui viennent vraiment du coeur, de penser d’abord aux choses à vendre (car j’ai envie d’être payée pour mon travail) et seulement ensuite aux façons de communiquer dessus (mais sans forcément toutes les règles).
Faire confiance dans le fait que ça peut marcher même sans suivre les règles, si je fais ce qui est juste pour moi
À ce stade, j’ai envie de faire confiance dans le fait que, si je fais ce qui est juste pour moi, même si ça ne suit pas les règles, ça va quand même “marcher” : les gens vont me trouver et vont même acheter spontanément, sans stratégie de liste email.
Caprice voué à l’échec ou début d’une nouvelle réalité possible ?
En écrivant ça, j’ai l’impression de faire un caprice, de vouloir faire quelque chose qui ne rentre pas dans les règles du jeu des outils de notre société, et qu’il y a de grandes chances que ce soit voué à l’échec.
Suis-je complètement irréaliste ? (après tout, pourquoi y aurait-il autant de contenus disant comment bien réussir sur telle ou telle plateforme, tant de conseils, si ça ne marchait pas)
Ou est-ce que mon instinct ressent des pointes du monde d’après, où tout fonctionnerait avec beaucoup plus d’humanité, d’authenticité, de vraie valeur, de considération d’égal à égal envers les autres humains qui nous achètent des choses ?
Avec beaucoup plus de détachement vis-à-vis de l’enjeu que ça réussisse ou non, et beaucoup plus d’enjeu mis sur le fait de s’assurer qu’on aime ce qu’on fait ?
Qu’on le fait par amour pour nous et pour l’ensemble des êtres humains ?
Qu’on cherche à être au plus proche de notre unicité, qu’on ne peut pas plaire à tout le monde mais qu’on attirera les personnes faites pour acheter chez nous ?
L’avenir nous le dira…
Photo by Jakayla Toney on Unsplash
Cet article a 2 commentaires
Je suis en accord avec ce que tu ecris
Et rassure toi, je connais deux autres entreprneures bloggeuses qui en ont ras le bol des réseaux sociaux
Je ne suis pas encore lancée mais j’ambitionne aussi de faire autrement
Oui je crois qu’il y a une mouvance générale de tout un tas de gens à ce sujet en effet…