Le 2 mars 2022, j’ai discuté 3h avec Jessica qui, je crois pouvoir le dire, est devenue une amie rien qu’au travers de cette première rencontre et discussion, tellement on était alignées et il s’est passé de choses incroyables dans ce moment à deux.
C’est la conversation qui a mis un point final au chapitre de ma vie qui avait besoin de se clôturer, et a joué le rôle de tremplin vers mon nouveau chapitre de vie.
Notre échange m’a permis de sentir certaines choses :
- La sensation que quelque chose doit “exploser à l’intérieur de moi” ;
- La sensation que j’avais une énergie “stagnante” à l’intérieur de moi, que je n’utilisais que 10% de ma vraie énergie.
Tout est parti de ces sensations-là.
C’est de là que j’ai décidé qu’il était temps de clore le chapitre “LesNouveauxTravailleurs” de ma vie (mon activité entrepreneuriale de 2017 à 2021) et d’oser commencer autre chose.
Une transformation bien plus grande qu’un “simple” changement d’activité
Ça, c’était le point de départ. Mais depuis, je réalise que cette période est une transformation bien plus grande encore qu’un “simple” (même si ce n’est pas facile) changement d’activité.
3 choses qui bloquaient mon énergie
Parmi les choses qui bloquaient mon énergie, il y avait :
Un “conteneur” trop enfermant et limitant
“Lesnouveauxtravailleurs” est très connoté “vie professionnelle” et j’avais du mal à me sentir libre de parler des autres sujets qui m’intéressaient et qui semblent n’avoir rien à voir (rénovation de châteaux, disciplines ésotériques, déco d’intérieur, vente d’objets d’occasion…).
Une posture de sachante
À cause du modèle économique que j’ai appris à mettre en place pour être une “blogueuse professionnelle”, je me suis placée dans une posture de “sachante” (celle de l’enseignant et de l’accompagnateur).
Or, je ne crois pas être faite pour être dans cette posture-là. Je ne me sentais pas libre de parler de tout ce dont je voulais parler avec cette posture-là, parce que je considérais que je ne pouvais pas avouer certaines choses si j’étais censée être un modèle et une sachante.
Je me sens plutôt :
- “Partageuse” = j’ai envie de partager des choses que je vis mais pas dans le but d’être un modèle, juste dans le but de partager (et je crois comprendre que l’effet que ça a est que ça fait écho à certaines personnes, elles s’identifient à ce que je raconte, ça leur permet de mettre des mots sur des sensations) ;
- Exploratrice = j’aime apprendre de nouvelles choses, trouver les réponses à des questions que je me pose en tant que novice dans certains domaines ; je veux partager du point de vue de la débutante qui se pose des questions de débutante, puis au fil de mon apprentissage.
La difficulté à être 100% moi
Ma dernière et plus grande réalisation. Ce qui est fou c’est que, jusqu’à présent, j’avais l’impression que j’étais ultra authentique. En fait, je pense que j’étais la plus authentique que je pouvais être tant que je n’avais pas vécu la libération que je suis en train de vivre.
Je pense que l’on a tous des “couches d’oignons” autour de nous et de ce que l’on voit de nous, et que parfois, on est tout simplement pas prêt à voir deux couches d’oignons en-dessous (tant qu’on n’a pas enlevé la première couche de l’oignon).
Consciemment, je ne me rendais pas compte que je n’étais pas 100% moi. Inconsciemment, je pense que je le savais, que c’est ça qui m’a mise en difficulté, me faisant changer mille fois d’avis et de direction dans mon activité (parce que je tournais autour du pot sans trouver l’endroit où je pouvais être totalement alignée).
J’imagine qu’encore aujourd’hui, je ne suis pas dans la version la plus alignée de moi, car je pense que c’est le travail d’une vie que d’enlever toutes les couches d’oignons (et encore, y parvient-on dans ce laps de temps ?). Mais je suis la version la plus alignée que je puisse être d’après les expériences que je viens de vivre et traverser.
Une rupture m’aide à réaliser que je n’étais pas 100% moi dans mes relations
Parce qu’elle fait mal, une rupture est transformatrice
Je crois que ce qui m’a beaucoup aidée à réaliser que je n’étais pas 100% moi-même, en plus de cette sensation d’énergie stagnante, et de cette réalisation que je n’étais pas dans la bonne “posture”, c’est la relation et la rupture que j’ai vécues ces derniers mois.
Je crois que les expériences avec les émotions négatives les plus vives sont probablement les plus transformatrices. La rupture que j’ai vécue en février 2022 m’a rendue triste et blessée (à un certain degré, car c’était une relation non officielle, et qui n’est pas allée jusqu’à un stade profond d’attachement et d’engagement, mais je m’étais suffisamment attachée pour que ça fasse mal pendant un bout de temps).
J’ai beaucoup réfléchi pendant cette période. C’était ma façon de me guérir j’imagine : repenser à ce qu’il s’est passé, essayer de comprendre, essayer de voir les choses telles qu’elles étaient vraiment…
J’avais peur qu’être 100% moi-même fasse fuir
Grâce à cette rupture, j’ai aussi vécu une rupture entre l’ancien moi et le nouveau moi (pour le mieux !). J’ai pu clairement identifier que j’avais vécu énormément d’anxiété dans cette relation (malgré tous les beaux moments), et que j’avais très peur d’être 100% moi-même, par crainte qu’on n’aime pas certaines parties de moi, et que ça fasse fuir.
J’étais “moi” jusqu’à un certain degré : je ne jouais pas un jeu, je ne mentais pas, je disais ce que je pensais, j’étais qui j’étais. Mais, c’est comme pour mon “équilibre” : j’étais moi uniquement dans les 50% que je voulais bien montrer. C’est comme mentir par omission : j’omettais de montrer les cinquante autres pourcents. Je pense qu’au fond de moi, je le savais, mais je ne savais pas faire autrement. C’était probablement un mécanisme d’auto-protection.
Les choses que je ne montrais pas relevaient de ce qui me faisait honte chez moi (impression que ce n’était pas “aimable”), ou de ce qui était trop vulnérable à avouer/montrer.
Un peur qui pourrait être liée au style d’attachement anxieux ou à des croyances développées à l’âge adulte
À ce jour je ne sais toujours pas si on était dans une relation où j’avais un style d’attachement anxieux et lui évitant (auquel cas cette difficulté à être qui je suis pourrait être liée à mon style d’attachement), ou si c’était une anxiété normale (dans un style d’attachement “sécure”) du fait qu’il ne montrait pas un grand engagement (auquel cas, ma peur de faire fuir pourrait simplement être liée à de précédentes expériences de relations, ou de croyances que j’aurais développées à l’âge adulte).
Mais quoi qu’il en soit, la rupture m’a aidée à clarifier que :
- Je ne voulais pas revivre une telle anxiété dans une relation ;
- Je ne voulais plus avoir peur d’être moi-même dans une relation.
C’est aussi vrai au-delà de la relation romantique : j’ai réalisé que j’avais peur de montrer certaines facettes de moi dans ma vie professionnelle, sur Internet. J’avais peur d’être 100% moi-même.
La libération de moi-même que je suis en train de vivre
Je n’ai plus la force de ne pas être 100% moi
Ce que je vis actuellement, c’est donc une forme de libération de moi-même : je sens qu’un changement d’énergie s’est opéré à l’intérieur de moi et que j’ai envie et besoin de pouvoir exprimer l’entièreté de qui je suis, même si je n’en ai pas l’habitude et que c’est un peu inconfortable et vulnérable.
Ça me demande un peu d’efforts. Mais c’est comme si je n’avais plus la force de faire autrement, de cacher, de devoir restreindre ces parties-là.
Quelques exemples des parties de moi en cours de libération
Ça vaut par exemple pour :
Mon apparence physique
“Je ne peux pas être aimée si je ne suis pas jolie”
Ça me fatigue de devoir penser à “est-ce que je suis jolie sur la story ou la vidéo ?”. Je n’ai pas l’impression que mon rôle ici soit d’être jolie. C’était une préoccupation parce que je me disais que je ne pourrais pas être aimée (d’un garçon) si je n’étais pas jolie.
“Je suis bien plus qu’une apparence physique et peux être radieuse grâce à qui je suis à l’intérieur”
Mais ce que je sens actuellement c’est que je me sens bien plus qu’une apparence physique : je pense que l’on peut être radieux grâce à son énergie, son magnétisme, les choses qui se passent à l’intérieur de soi.
“Ce n’est pas à moi de juger si je suis jolie ou pas”
Je crois aussi que ce n’est pas moi qui peux juger si je suis jolie ou pas, mais “le garçon” lui-même. Ce n’est pas mon travail à moi, et je ne peux rien à ce qu’eux penseront de toute façon.
“Je veux être aimée au naturel”
Je sens aussi que je veux être aimée pour qui je suis, y compris au naturel (donc pas maquillée), et pas seulement pour mon apparence physique. Et parce que je veux être aimée pour tout ça, je préfère me montrer telle que je suis au naturel (extérieur comme intérieur).
Je sens donc une forme de lâcher-prise autour de ça : j’ai envie d’apparaître tel que ça me vient, d’être moi, en l’état, de laisser les hommes jauger s’ils trouvent ça beau au global ou pas.
Le plus difficile, c’est avec Youtube. Je trouve qu’une vidéo esthétique est plus agréable à regarder. À mes yeux, cela inclut à la fois le choix du lieu de tournage, mais aussi comment on se présente (vêtements, maquillage). Le truc c’est que moi, je n’ai jamais été une fan de grand maquillage. Et j’ai la sensation que devoir penser à cet aspect esthétique me retarde dans ma spontanéité à vouloir enregistrer un message vidéo, dire quelque chose à la caméra.
Je sens que je n’ai pas encore complètement dépassé cette croyance qu’il faut absolument bien présenter pour que nos vidéos soient vues sur Youtube. Mais, dans l’état d’esprit de cette libération de moi-même, je sens que j’ai envie de lâcher-prise, oser enregistrer des vidéos spontanées où je ne suis pas forcément maquillée (car, souvent, dans ma vie quotidienne, je ne le suis pas), et laisser ceux qui valorisent le message et l’authenticité rester, et ceux attachés à l’esthétique partir…
Ma façon de parler
Dans ma précédente activité, j’avais tendance à faire attention à ne pas utiliser trop d’anglicismes, pour ne pas perdre ceux qui ne les connaissent pas, et parce que je trouve ça agaçant moi-même quand les gens en utilisent trop.
Je voulais essayer de “bien parler français”, pour bien conserver la langue.
J’avais tendance à éviter les gros mots, pour ne pas déranger, choquer, que les gens n’aiment pas.
J’ai envie de me libérer de ça. Depuis le début des NouveauxTravailleurs, j’ai instauré le fait que j’écris comme je parle, sauf pour les aspects mentionnés. J’ai donc envie de le faire jusqu’au bout et de me libérer de ces contraintes de langage que je m’étais donnée à moi-même.
Le côté plaisanterie/déconnade
Une partie de moi que je ne montre qu’aux personnes que je connais très bien
C’est une partie de moi que je ne montre qu’aux personnes qui me connaissent très bien, ou celles avec qui je me sens 100% à l’aise (ce qui arrive quand je les côtoie suffisamment longtemps, comme ça a pu être le cas quand j’ai vécu en coliving avec des gens, ou dans des ateliers de groupe par exemple).
Ce que je mets là-dedans c’est : le fait de faire des blagues, des imitations, des “danses débiles”, des grimaces.
Croyance limitante : “une fille n’est pas attirante si elle fait des grimaces ou des choses débiles pour rigoler”
Je me rappelle ce jour où j’ai posté une vidéo de moi en train de faire une petite danse sur le début d’une musique de karaoké. J’ai hésité à la poster car ça rentre dans cette catégorie de déconnade et j’y attribue l’idée que l’on ne peut pas être une fille attirante quand on fait ce genre de choses.
Auprès de mes amis du coliving, je m’en foutais, car je n’avais pas l’enjeu de plaire. Mais j’avais peur que ça rebute le garçon qui me plaisait à ce moment-là. À ma grande surprise -positive, il m’a dit qu’il adorait. Mon corps entier a ressenti un “ouf”.
Croyance limitante : “Ça ne fait pas très professionnel de déconner”
Quant au côté pro, je pense que je me disais que ça ne faisait pas très professionnel de “déconner”, “délirer”.
J’étais le cul entre ces deux chaises constantes :
- d’un côté, essayer d’être la plus authentique et vulnérable possible (ce que je faisais, et qui est d’ailleurs ce que les gens appréciaient) ;
- et de l’autre, restreindre cette partie de moi qui “n’avait sa place qu’auprès de mes proches, et pas dans le domaine sentimental ou public”.
Par exemple, en 2019, j’ai écrit une parodie de “Partir là-bas” de La Petite Sirène, avec des paroles qui parlaient de nomadisme digital. Moi ça me faisait marrer, et je rêvais secrètement de pouvoir être cette personne qui ose publier une telle parodie sur Youtube. Mais je n’étais pas cette personne, je l’ai gardé pour moi.
Aujourd’hui, j’ai envie de libérer cette partie de moi qui était bloquée. Je pense que ça ne va pas se faire du jour au lendemain (j’ai tellement pris l’habitude de l’étouffer !), mais je sens que j’ai envie d’aller dans cette voie-là : oser montrer cette partie “déconnade” de moi.
Conclusion : profiter de ce changement d’activité pour libérer qui je suis
Au global, je ressens donc ce besoin de libérer qui je suis, de profiter de ce changement d’activité pour oser montrer ce que je n’osais pas montrer avant.
Je sens qu’une couche d’oignon s’est enlevée et que je suis prête à être cette version de moi, encore plus elle-même, même si cela me demande de sortir de ma zone de confort, d’avoir un peu peur des réactions, et d’apprendre progressivement à assumer ces parties-là.
Photo by Sonny Mauricio on Unsplash
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Merci pour ton retour Marianne 😚